J'offre mes yeux brûlés, l'ombre de mon sourire, Mes souvenirs déçus, aux griffes de l'hiver, Ces poignards acharnés qui lacèrent ma chair En lambeaux exilés dans un sanglant empire. Le vent glacé répand les accords de sa lyre Sur la ville écrasée par le grisâtre éther, Impassible gardien d'un vieux soleil amer Dont les rayons pâlis nonchalamment s'étirent. À l'orée de l'oubli, le fantôme du soir Brûle mes illusions au creux d'un encensoir Qui exhale un parfum de candeur enivrante. Les frimas de la nuit étendent leur manteau Au centre de mon âme où ma folie fomente Un feu pétri de joie qui m'enflamme aussitôt. Le 12.12.2003 |