Quelqu'un a dû jeter la clé de mon plaisir Au fond d'un précipice à la froideur affreuse Où mon cœur se déverse en plaintes langoureuses Sous un soleil d'hiver glacé à en mourir. Tandis que le jardin m'encourage à cueillir Une rose odorante, une pêche soyeuse, Accordée au néant, je contemple, soucieuse, Les lignes de ma main noircissant l'avenir. Repliée en moi-même, à l'orée de l'horrible, Je calcule ma perte aux cartes du possible Qui plonge mon esprit dans un puits d'abandon. Je dérive au hasard, esseulée dans ma cage Aux barreaux plus mordants que des fleurs de chardon, Jusqu'au terme attendu de ce mortel voyage. Le 22.01.2004 |