Sur le quai du cafard, station de la misère, Accoudée au néant, devant le gouffre noir Qui vomit des wagons pétris de désespoir, Je me fonds dans le flot des âmes solitaires. Je monte dans la rame où un jeune en colère Crâne en cramant son joint, la main sur son rasoir, Devant le bataillon des quotidiens du soir, Qui masquent le regard des voyageurs austères. Quand le garçon surgit devant mon strapontin, J'appelle l'avenir à calmer ce pantin Dont les éclats de voix troublent ma solitude. Quand le métro s'arrête, un spectre du passé Emmène le voyou aux vaines certitudes Vers l'horrible prison des rêves défoncés. Le 19.02.2004 |