Plongée dans les replis de ses pensées moroses, La photographe hésite à mettre son savoir Au profit du modèle adossé au miroir, Exhibant fièrement sa peau de satin rose. Le défilé des corps que son métier impose Se transforme en blessure au fond de ses yeux noirs, Lassés de célébrer le mensonger pouvoir De fragiles beautés alanguies dans leurs poses. Quand les feux de son flash achèvent de pleuvoir Sur la fille au regard tranchant comme un rasoir, Un voile de torpeur doucement se dépose. Les audacieux clichés qui jonchent ses tiroirs Embaument la poussière enveloppant les choses D'un silencieux linceul au parfum de nécrose. Le 26.02.2004 |