Escalier funeste

En bas de l'escalier, aux portes du dégoût,
Drapée dans sa candeur, ma conscience chagrine,
Par avance essoufflée, lentement s'achemine
Vers le sommet d'argent, repaire de grigous.

Au fil de la montée, les relents des égouts
Jettent dans mon esprit leur noirceur assassine,
Si bien que mon élan, sinistrement, décline,
Écœuré par l'horreur de ce mauvais ragoût.

Quand mon cœur haletant implore un intermède,
Un paillasson crasseux me propose son aide,
Sous le regard cuisant d'un judas soupçonneux.

Résignée à mourir dans les premiers étages
Dont les marches moisies poussent des cris haineux,
J'offre mon corps tremblant à la funeste cage.

Le 13.04.2004