Chienne de vie

Après cinq jours pourris de sinistre labeur,
Le zonard harassé remplace la pagaille
De son burlingue étroit par l'odieuse grisaille
De sa banlieue infecte où règne la terreur.

Dès qu'il a englouti un ragoût sans saveur,
Le vaurien, agacé par ses gosses qui braillent,
File se réfugier dans les bras d'une caille
Pendant que sa moitié étouffe sa rancœur.

Le dimanche à midi, sa vieille belle mère,
Une triste bourgeoise au sourire polaire,
Vient semer le boxon pour tromper son ennui.

Le nez sur son godet, au fond de sa cuisine,
Le scélérat, bercé par les bruits de la nuit,
Assouvit en pensée sa fureur assassine.

Le 04.05.2004