Obscur destin


Je pleure sur les murs de toutes les prisons.
Frêle esquif ballotté, je cours et je me blesse
Sur les chardons glacés que cache la tendresse.
En moi s'éteint le monde, ultime déraison.

Sur la terre affolée s'effondre l'horizon,
L'espace s'abolit et le néant m'oppresse.
Sur le fil de l'effroi s'écorche ma faiblesse,
En dérive absolue, j'attends ma guérison.

Dans cette nuit de haine aux sanglotants mirages
S'élève une lueur, l'empreinte d'un visage,
Une illusion déçue qui lance des éclairs.

Dans la main du hasard, mon esprit se désole.
L'avenir écrasant trace des ronds dans l'air,
Mon destin facétieux s'assombrit et s'envole.

Le 14 mai 2003