Peur intacte


Je promène ma peur intacte au fil des jours,
Tapie dans les replis et les creux de mon âme,
Sur le futur possible, elle darde sa lame,
Pour condamner à mort mes appels au secours.

Où que j'aille, l'effroi m'accompagne toujours,
Prêt à jeter mes joies dans le gouffre des drames,
Il gomme mes élans, les idées qui m'enflamment,
Offre mon cœur tremblant à d'ignobles vautours.

Mon être rassemblé au plus pur de lui-même
S'acharne à effacer le lugubre anathème
Qui réduit mon espace à un ciel obscurci.

Une ironie glacée accueille mes souffrances,
Dans l'avancée du soir, le temps s'angoisse aussi,
Le silence et la nuit bornent mon existence.

Le 02.07.2003