Il darde obscurément sa canne trébuchante Dont la froideur s'exprime en claquements brutaux, Jouant sur le pavé le sombre concerto De l'homme condamné aux ténèbres glaçantes. Dans le printemps drapé de couleurs insolentes, L'implacable néant referme son étau Sur la prunelle éteinte, offerte en ex-voto À l'avenir jonché d'illusions foudroyantes. Sous le regard distrait d'impavides fêtards, L'aveugle s'aventure aux confins du hasard, Royaume dévasté, bordé de crépuscule. Quand la ville s'étire au soleil de midi, Il se fond dans sa nuit, impatient vestibule De la mort attendue par son cœur alourdi. Le 28.12.2003 |