Verbe calciné

Je creuse le tombeau du verbe calciné
Dans mon corps impassible et plus mou qu'une éponge.
À coups d'ongles souillés d'ineffables mensonges,
J'ensevelis mon cœur aux espoirs effrénés.

À l'encre desséchée de mes désirs fanés,
Je sculpte le désert dont la glaise prolonge
Le supplice brûlant du néant qui me ronge
Sous le rire étoilé du destin condamné.

L'avenir sanglotant se dissout sous la voûte
De mon crâne englouti dans le puits de mes doutes
Aux portes de l'effroi où s'effondrent mes cris.

Quand la nuit de l'oubli emporte mes paroles
Loin du monde maussade, étouffant de mépris,
Le silence soyeux de la mort me console.

Le 30.12.2003