Fleur d'illusion

Quand elle eut terminé de nourrir ses moutards
À coups de cuillerées d'un fadasse potage,
Le regard égrillard de son homme au chômage
Lui donna l'énergie de s'enfuir au hasard.

L'esprit galvanisé par le mauvais pinard,
Avec un vague espoir pour unique bagage,
Elle quitta d'un coup son compagnon en rage
Pour échapper aux gnons de ce fieffé tocard.

Libérée du carcan de sa vie mensongère,
Elle espérait bâtir un jardin solitaire,
Loin des vives fureurs de ce voyou vicieux.

Quand un fort ronflement déchira son oreille,
Le souffle purulent de son mari odieux
Déversa sur son rêve un remugle de treille.

Le 28.04.2004