Casseurs en herbe

Tu faisais les yeux doux aux bourgeois en costard,
Qui noyaient leur cafard dans du jus de la treille,
Puis te filaient fissa un gros pacson d'oseille
Contre un semblant d'amour dans un crasseux plumard.

Ta méfiance endormie par les fieffés tocards
Qui crachaient leur pudeur au fond d'une bouteille
Avant de sangloter au creux de ton oreille,
Tu gobas sans broncher les bobards d'un bâtard.

Votre paire d'enfer dénicha deux vieux flingues
Chez un fourgue pourri qui rencardait les flics
Pour qu'ils ferment les yeux sur son trafic cradingue.

Le voyou rancunier qui dessouda l'indic
Permit, à son insu, aux deux casseurs en herbe
D'accomplir, sans poulets, un baptême superbe.

Le 11.05.2004