Dieu, l'état, les poètes, C'est la même mascarade, L'indécence d'une beauté de façade. Au fil des années, L'homme courbe la tête Et rêve plus petit Mais c'est toujours trop haut, Inaccessible. Je collectionne les mots Et les ruses pour m'en servir Mais je n'ai plus envie de dire L'indicible. Le vide m'étouffe de l'intérieur Sur le lit des larmes Qui coulent dans mon cœur. Plus légère que l'ombre d'une aile, Je succombe, épuisée par le vacarme Du cristal de désespoir éternel, Cette boule de calme tristesse Poussée dans mon ventre, à l'abri, En cachette. Ce crabe grandit Et m'oppresse Jusqu'à épouser L'intérieur de ma silhouette Pour me faire éclater En lambeaux de poésie Lancés vers l'infini. Le 10 mai 2003 |