Tant d'animosité pour un ou deux vauriens Dévorés par erreur durant le crépuscule ! Ils nageaient devant moi, ces hommes minuscules, Bouchées de premier choix pour un noble saurien. Je suis seul à présent, il ne reste plus rien À grignoter ici à part les libellules Que je n'ose manger craignant le ridicule, Le Nil est plus désert que le Nord sibérien. De ce fleuve attristant, je quitte les rivages, Tenaillé par la faim et mes désirs sauvages, La gueule ouverte au vent, le regard poudré d'or. Dès demain, je rejoins mon cousin d'Amérique Sur le Mississippi, un fier alligator. Le blues éloignera mes pensées nostalgiques. Le 19 juin 2003 |