Vie dilapidée


Je distille le temps en illusions blessées
Ma prison de salive mélange les phrases
Je me mens par intermittence
Je me prends au lasso
D'un piège d'ombre vide
Pour étrangler le silence.

J'ai joué ma raison
Sous un soleil de cendres
Je creuse ma solitude
Sursis en filigrane
Garde-fou provisoire
Au bord de la démence.

J'extorque des syllabes
Au néant de mes jours
Les lettres que j'assemble
Transmuées en plaies brûlantes
Dissolvent mes pensées
Et gomment mes envies.

Les mots détournés m'assassinent
Ma vie se dilapide
En fièvre que j'entérine.

Le 22 juin 2003