Le vieux chêne


Le vieux chêne à cinq troncs
Offre sa chevelure frémissante
À la tiède brise du soir.

Il retient tendrement
Les derniers rayons du soleil.
Il étend son ombre immense
Sur la rivière assoupie.

Les pieds chaussés de mousse,
Il veille sur la prairie et ses habitants.
L'écureuil, le pigeon, le coquelicot,
S'endorment en paix.

Dans la nuit silencieuse,
Sa peau ridée s'assombrit.
Il se souvient des jeunes amants
Qui venaient s'enlacer
Sous son feuillage complice.
Le murmure du vent apporte
L'écho de leurs soupirs.
L'horizon rougeoyant reflète
La beauté de leurs visages en feu.
Gorgé de l'espoir distillé
Par sa sève attentive,
Le vieux chêne les attend.

Le 22 juin 2003