À l'abri du grand chêne, une vache s'obstine À regarder passer le train qui, chaque soir, Allonge sa carcasse au bord de l'abreuvoir Comme pour divertir la jeunesse bovine. La bête désœuvrée mâche l'herbe chagrine Qui insuffle à son lait les accents du terroir, Sous un ciel ombrageux, impatient de pleuvoir, Pendant que le soleil vers le couchant décline. L'animal, satisfait par les bidons remplis, Mange distraitement d'étiques pissenlits Que la sagesse accable au nom de l'amertume. La vache s'assoupit dans le pré ténébreux Adouci par l'éclat d'un astre qui s'allume Pour poser sur sa peau des rayons chaleureux. Le 01.02.2004 |