Imminent naufrage

À quoi bon voyager puisque l'odieux nuage
Du défilé des ans sur notre amour flétri
Pleure sa bruine infâme au creux de mon esprit,
Si bien que je maudis les radieux paysages ?

Qu'importe la chanson du rossignol sauvage
Qui gazouille sa joie au bocage fleuri,
Dès lors que les sanglots de mon cœur en débris
Forment un lac amer aux funestes présages !

Quand la lame acérée de ton affreux mépris
Creuse un puits où se noie notre avenir proscrit,
J'offre mon âme anxieuse au feu de tes orages.

Dans le désert glacé de mon espoir tari,
L'hostile présomption de notre prompt naufrage
Dessine un pli cruel sur ton calme visage.

Le 01.04.2004