Immense capitale

L'immense capitale étale ses rues noires
Où l'ennui se déverse en torrent cancéreux
De venimeux cafard sur les cœurs douloureux,
Fatigués d'enchaîner des amours illusoires.

Drapés dans leur manteau de dédain dérisoire,
Les citadins s'enfuient des boulevards ombreux
Pour chercher le repos dans les rêves scabreux
Qui tapissent leur âme d'un espoir provisoire.

Aux portes de la nuit, les spectres de l'effroi
Répandent leur poison sur les trottoirs étroits,
Embrasés par les feux d'un couchant incendiaire.

À l'orée du matin, le silence glaçant
Se noie dans l'océan des peines routinières,
Qui plonge les cerveaux dans ses flots salissants.

Le 04.04.2004