Fausse note


Libre et le regard droit, il marche au bord de l'eau.
Sourire ou humour noir, la vie lui semble fade.
L'oiseau qui s'envolait en a pris pour son grade,
Tant pis pour sa chanson sur un air de fado.

Dans l'air frais du printemps, il revient du boulot.
Pauvre chanteur de charme, il est resté en rade.
Des notes répétées, quelle sacrée salade,
Voix changée, éraillée, il a perdu ses mots.

Une calme fumée, fleur d'écume, s'envole.
Il ramasse une plume et l'arche dégringole
Dans la boucle infinie de ses désillusions.

Cœur à vif, arraché, déjà son sang s'égoutte.
Toute sa vie s'efface, il paye l'addition.
Il reste un œuf de lump sur le bord de la route.

Le 15 avril 2003